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Contes ARABrs* ïi^
Gonduifit de l'œil jufqu'à ce qail îes eût perdus
de vue , & il ne defcendit que long-tems après
pour plus grande sûreté. Comme il avoit retenu
les paroles par lefquelles le capitaine d^s vo-
leurs avoit fait ouvrir & refermer la porte , iî
eut la curiofité d'éprouver (i en les prononçant
©lies feroient le m^ême effet. II pafTa aa-travers
des arbrifTeaux, & il apperçut la porte qu*ils
cachoient. Il Te préfenta devant ; & il dit :
Sefame , ouvre-toi , & dans Tinllant la ports
s'ouvrit toute grande.
Ali Baba s'étoit attendu de voir un Heu de <
ténèbres & d'obfcurité ; mais il fut furpris d'en
voir un bien éclairé , vafte & fpacieux ; ereufc
en voûte fort élevée à main d'homme , qui re-
cevoit la lumière du haut du rocher, parime
ouverture pratiquée de même. Il vit de grande^
provilTons de bouche, des ballots de riches mar-
chandifes en piles, des étoffes de foie & de bro-
catd,des tapis de grand prix , & fur-tout de
l'or & de l'argent monnoyé par tas , & dans
des facs ou grandes bourfes de cuir les unes
fur les autres ; & à voir toutes ces chofes , il
lui parut qu'il y avoit non pas de longues an-
nées , mais des fiècles que cette grotte fervoit
de retr^te à des voleurs qui avoient fuccédé
les uns aux autres.
Ali Baba ne balança pas fur le parti qu'il
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