Skip to main content

‹‹‹ prev (117)

(119) next ›››

(118)
îo(5 Les mille et une Nuitî^
Je yeux croire que c'efl votre turban , me
dit Saadi ; j'en ferai néanmoins mieux con-
vaincu , quand je verrai les cent quatre-vingt-
dix pièces d'or en efpèces.
Au moins , feigneurs , ajoutai-je , quand
j'eus repris le turban , obfervez bien , je vous
en fupplie , avant que j'y touche , que ce
n'eft pas d'aujourd'hui qu'il s'eft trouvé fur
l'arbre i & que l'état où vous le voyez & le
nid qui y eft fi proprement accommodé , lans
que main d'homme y ait touché , font des
marques certaines qu'il s'y trouvoit depuis le
jour que le milan me l'a emporté, & qu'il l'a
laifTé tomber ou pofé fur cet arbre , dont les
branches ont empêché qu'il ne foit tombé
jufqu'à terre. Et ne trouvez pas mauvais que
je vous faffe faire cette remarque ; j'ai un trop
grand intérêt de vous ôter tout foupçon de
fraude de ma part.
Saad me féconda dans mon deflein. Saadi
reprit-il , cela vous regarde & non pas moi ,
qui fuis bien perfuadé que Cogia HaiTan ne
nous en impofe pas. .
Pendant que Saad parloit , j'ôtai la toile
q environnoit en plufieurs tours le bonnet qui
faifoit partie du turban , & j'en tirai la bour-
fe que Saadi reconnut pour la même qu*il
m'avoit donnée. Je la vuidai fur le tapis ds-*

Images and transcriptions on this page, including medium image downloads, may be used under the Creative Commons Attribution 4.0 International Licence unless otherwise stated. Creative Commons Attribution 4.0 International Licence