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(106)
^4 Les mille et une Nuits,
obligation de mon bonheur, quoiqu'il n'eût pa^
réuffi dans b bonne intention qu'il avoit pour
moi.
Je fongeai enfuite au bon ufage que je devois
faire d'une fomme auffi confidérable. Ma femme,
l'efprit déjà rempli de la vanité ordinaire à Ton
fexe , me propofa d'abord des riches habille-
mens pour elle & pour Tes enfans , d'acheter
une maifon 3c de la meubler richement. Ma
femme , lui dis-je , ce n'eft point par ces fortes
de dépenfes que nous devons commencer. Re-
. mettez-vous-en à moi, ce que vous demandez
viendra avec le tems. Quoique l'argent ne foit
fait que pour le dépenfer , il faut néanmoins
y procéder de manière qu'il produife un fonds
dont on puifle tirer fans qu'il tarifle : c'eft à
quoi je penfe, & dès demain je commencerai
à établir ce fonds.
Le jour fuivant, j'employai la journée à aller
chez une bonne partie des gens de mon métier,
qui n'étoient pas plus à leur aife que je l'avois
été jufqu'alors ; & en leur donnant de l'argent
d'avance , je les engageai à travailler pour moî
a différentes fortes d'ouvrages de corderie ,
chacun félon fon habileté & fon pouvoir, avec
promefTe de ne pas les* faire attendre , &
d'être exaâ: à les bien payer de leur travail , à
mefure qu'ils m'apporteroient de leurs ouvrages.

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