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Contes Arabe?. pi
Je ne répondis pas fur le champ ; je fis ré-
flexion à l'afTurance avec laquelle Saad m'avoit
promis , en me donnant le morceau de plomb ,
qu'il feroit ma fortune ; & h juive crut que
c'étoit en méprifant la fomme qu'elle avoit
oôerte, que je ne répondois rien. Voifin , me
dit-elle, je vous en donnerai cinquante, en
êtes-vous content ?
Comme je vis que de vingt pièces d'or , la
juive augmentoit il promptement jufqu'à cin-
quante , je tins ferme , >& je lui dis qu'elle étoit
bien éloignée du prix auquel je prétendois le
vendre. Voifin, reprit-elle, prenez-en cent pièces
d'or j c'elt beaucoup , je ne fais même fi mon
mari m'avouera. A cette nouvelle augmenta-
tion , je lui dis que je voulois en avoir cent
mille pièces d'or ; que je voyois bien que le
diamant valoit davantage ; mais que pour lui
faire plaifir , à elle & à fon mari , comme voi-
fins, je me bornois à cette fomme que je vou-
lois en avoir abfolument , & que s'^\s le refu-
foient à ce prix-là, que d'autres jouailliers m'en
donneroient davantage.
La juive me confirma elle-même dans ma
réfolution , par l'emprefiement qu'elle témoi-
gna de conclure le marché , en m'en offrant a
plufieurs reprifes jufqu'à cinquante mille pièces
d'or <^ue je refufois, Je ne puis, dit-elle, en

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