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85 Les MittE tT une Nuits,
tenoit à un juif fort riche, jouaillier de profef'
jîon, & la chambre oii lui & fa femme cou-
choient , joignoit à la cloifon. Ils étoient déjà
couchés, & endormis , quand mes enfans avoient
fait !e plus grand bruit ; cela les avoit éveil-
lés , & ils avoient été long - tcms à fe ren-
dormir.
Le lendemain, la femme du juif, tant de la
part de fon mari qu'en fon propre nom , vint
porter fes plaintes à la mienne de l'interruption
de leur fommeil dès le premier fomme. Ma
bonne Rachel, c'eft ainfi que s'appeloit la femme
du juif, lui dit ma femme , je fuis bien fâchée
de ce qui efl arrivé , & je vous en fais mes
excufes. Vous favez ce que c'eft que les en-
fans ; un rien les fait rire , de même que peu
de chofe les fait pleurer. Entrez , & je vous
montrerai le fujet qui fait celui de vos plaintes.
La juive entra , & ma femme prit le dia-
mant , puifqu'enfin c'en étoit un , & un d'une
grande fingularité. Il étoit encore fur la che-
jninée , 8c en le lui préfentant : Voyez , dit-
die, c'eft ce m.orccau de verre qui eft caufe
de tout le bruit que vous avez entendu hier
eu foir. Pendant que la juive , qui avoit con-
noiflance de toutes fortes de pierreries , exa-
jninoit ce diamant avec admiration , elle lui
WCQnta comment elle l'avoit trouvé dans le

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