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(53)
Contes Arabes. 4.1
à outrance, qui fous prétexte que les chiens
font immondes, ne trouvent pas affez d'eau ni
de favon pour laver leur habit , quand par ha-
fard un chien les a touchés en pafiant près
d'eux. Après que les chiens qui m'avoient donné
la chafTe furent retirés , il fit tout ce qu'il put à
plufieurs fois pour me chaffer dès le même jour,
mais j'étois caché Se hors de fes atteintes. Ainfi
je paflai la nuit dans fa boutique malgré lui, de
j'avois befoin de ce repos pour me remettre du
mauvais traitement qu'Aminé m'aVoit fait.
Afin de ne pas ennuyer votre majefié par
des circonftances de peu de conféquence , je ne
m'arrêterai pas à lui particularifer les trilles ré-
flexions que je fis alors fur ma métamorphofe; je
lui ferai remarquer feulement que le lendemain,
m.on hôte étant fortl avant le jour pour faire
emplette , il revint chargé de têtes , de langues
& de pies de moutons , 6: qu'après avoir ouvert
fa boutique , & pendant qu'il étaloit fa mar-
chandife , je fortis de mon coin , & je m'en
allois , lorfque je vis plufieurs chiens du voifi-
nage , attirés par l'odeur de ces viandes , afiem-
blés autour de la boutique de mon hôte , en
attendant qu'il leur jetât quelque chofe ; je me
mclai avec eux en poRure de fuppliant.
Mon hôte , autant qu'il me le parut , par la
confidération que je n'avois pas mangé depuis

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