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Contes Arabes. 57
L'efprît rempli de l'idée d'une adion auflî
barbare & aufli abominable que celle dont je
venois d'être témoin , avec la répugnance que
i'avois de me voir couché près de celle qui
l'avoit commife , je fus long-tems à pouvoir
me rendormir. Je dormis pourtant ; mais d'un
fommeil fi léger, que la première voix qui fe
fit entendre pour appeler à la prière publique
de la pointe du jour, me réveilla , je m'habil-
lai , & je me rendis à la mofquce.
Après la prière , je fortis hors de la ville ,
& je palTai la matinée à me promener dans les
jardins, 8c à fonger au parti que je prendrois,
pour obliger ma femm.e à changer de manière
de vie : je rejetai toutes les voies de violence
qui fe préfentèfeht à mon efprit , & je réfolus
de n'employer que celles de la douceur , pour
la retirer de la malheureufe inclination qu'elle
avoit. Ces penfées me conduifirent infenfible-
ment jufques chez moi , où je rentrai juftement
à l'heure du dîné.
Dès qu'Aminé me vit , elle fit fervir , &
nous nous mîmes à table ; comme je vis qu'elle
perfiftoit toujours à ne manger le riz que grain
à grain : Aminé , lui dis-je avec toute la mo-
dération polUble , vous favez combien j'eus lieu
d'être furpris le lendemain de nos noces , quand
je vis que vous ne mangiez que du riz en lî
C iij

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