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Contes Arabes. tp
îagez-vous donc de ces dix autres chameaux fttt
un homme comme moi , à qui il ne coûte pa*
plus de prendre foin de cent que d un feul.
Mon difcours fit l'effet que je fouhaitois, Sl
le derviche me céda fans aucune réfîftance lés
dix chameaux que je lui demandois , de manière
qu'il ne lui en refta plus que vingt ; &' je me
vis maître de foixante charges , dont la valeut
furpaffoit les richefl'es de beaucoup de fouve*
rains. Il femble après cela que je devois êtfe
content.
Mais , commandeur des croyans , femblablé
à un hydropique , qui , plus il boit , plus il $
foif , je me fentis plus enflammé qu'auparavant
de l'envie de me procurer les vingt autres qui
refloient encore au derviche.
Je redoublai mes fôllicitations , mes prîèrôi
& mes importunités , pour faire condefcendrd
le derviche à m'en accorder encore dix deS
vingt. Il fe rendit de bonne grâce ; & quant!
aux dix autres qui lui reftoient , je l'embrafTai ,
je le baifai & je lui fis tant de carefTes , en \6
conjurant de ne me les pas refufer , & de met*
tre par -là le comble à l'obligation que jef
lui aurois éternellement , qu'il me combla de
joie en m'annônçant qu'il y confentoit. Faites-»
en un bon ufage , mon frère, ajouta-t-il, 8â
Cbuvenez - vous que dieu peut nous ôter le»
Bij

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