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(22)
to Les mille et une Nuit^,
Au milieu de ce bonheur, & avec un puiC-
fant déGr de devenir encore plus riche, un jour
comme je revenois de Balfora à vide , avec
liies chameaux que j'y avois conduits chargés
de marchandifes d'embarquement pour les In-
des ^ & que je les faifois paître dans un lieu
fort éloigné de toute habitation , & où le bon
pâturage m'avoit fait arrêter , un derviche à
pié qui alloit à Balfora , vint m'aborder , &
s'afiït auprès de moi pour fe délaffer. Je lui de-
mandai d'où il venoit , & où il aîloit ; il me
fit les mêmes demandes : & après que nous eû-
mes fatisfait notre curiofité de part ëc d'autre,
nous mîmes nos provifions en commun , & nous
mangeâmes enfemble.
En faifant notre repas , après nous être en-
tretenus de plufîeurs chofes indifférentes , le
derviche me dit que dans un lieu peu éloigné
de celui où nous étions , Il avoit connoiilance
d'un tréfor plein de tant de richclfes Immenfes,
que quand mes quatre-vingts chameaux feroient
chargés de l'or & des pierreries qu'on en pou-
voit tirer , il ne paroîtroit prefque pas qu'on
en eût rien enlevé.
Cette bonne nouvelle me furprit & me char-
ma en mcme-tems : la joie que je refientis eu
moi-même , faifoit que je ne me poifédois plas.
Je ne croyois pas le derviche capable de m'en

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