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(12)
2 Les mille et une Nuits,
demandoit , nous ne pourrions la trouver nous-
mêmes ii nous la cfiercliions.
Le calife étoit un jour dans cette fltuntlon
d'efprit , q4[-,and Giafar , fon grand-vifîr , fidèle
& aimé, vint fe préfenter devant lui. Ce mi-
niftre le trouva feul , ce qui lui arrivoit rare-
ment -, & comme il s'apperçut en s'avançant
qu'il étoit enfcveli dans une humeur fombre ,
& même qu'il ne levoit pas les yeux pour le
j-egarder , il s'arrêta en attendant qu'il daignât
les jetter fur lui.
Le calife enfin leva les yeux, & regarda Gia-
far ; mais il les détourna auflitôt , en demeurant
<lans la même poflure , auffi immobile qu'au-
paravant.
Comme le grand-vifir ne remarqua rien de
fâcheux dans les yeux du calife qui le regar-
dât perfonnellement , il prit la parole. Com-
mandeur des croyans, dit-il, votre majeflé me
permet-elle de lui demander d'où peut venir la
mélancolie qu'elle fait paroitre , & dont il m'a
toujours paru qu'elle étoit fi peu fufceptible ?
Il eft vrai, vifir, répondit le cr.life en chan-
geant de fituation , que j'en fuis peu fulccpti-
ble , & fans toi , je ne me ferois pas apperçu
de celle où tu me trouves , & dans laquelle je
ne veux pas demeurer davantage. S'il n'y a rien
-^e nouveau qui t'ait obligé de venir , tu me

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