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^6 Le Prince Roger.
emporta les prix trois jours de fuite , «S^ les re-
çue toujours de la main de cette princelfe qu'il
avoit trouvée h charmante. Quel bonheur d'être
couvert de doire ! car il ctoit l'admiration de tous
o
les fpedateurs , <S<: il ctoit encore récompenfé
par les mains de l'amour même, puifqu'il eft
vrai que la princelFe en avoit déjà pour lui.
Les courfes finies , il fe mêla dans les conver-
fations , & dans les autres plaihrs de la cour , plus
tranquilles que les tournois. Il fe fcrvit , plus
d'une fois , de (on anneau d'or pour fe tenir au-
près de la princefie fans être vu j il fut témoin
cies entretiens fades & languilîans que lui faifoit
le prince , à qui elle étoit promife j il connut
aifément que l'amour ne fe mêloit guère de ce
éiiariage , aufîî ne fe faifoit-il que par politique.
11 elTaya de connoître ce qui fe pafToit dans le
cœur de cette princelfe^ il fut témoin de {es fré-
quens foupirs , & étant perfuadé qu'ils ne pon-
voient être pour le prince qu'elle alloit époufer ,
il préfuma que ce pouvoir être pour lui. Il n'eût
plus fiijct d'en douter • car la princelTe, qui ne
croyoit être entendue que d'une perfonne , qui
étoit fa confidente , dit : Ah , ma chère ! que le
fort d'une princefle eft cruel , de fe voir deftinée ,
par politique , à époufer la perfonne du monde
qu'elle aime le moini ! Falloir -il me faire voir
tous les plus aimables chevaliers du monde, pour

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