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5Z Le Prince Roger.
fut un livre , dont la couverture étoit d'un beau
cryftal , mais d'un cryftal peine de toutes les cou-
leurs les plus vives ôc les plus éclatantes ^ impri-
mées dans la matière , de manière qu'elles y pa-
roiiroient naturelles , les feuillets étoient d'un or
fin & poli , ôc les lettres étoient d'azur & du plus
beau caractère qu'on eût jamais vu.
Tout le monde fut furpris d'une chofe fi nou-
velle , &: le comte crut avoir trouvé un livre qui
ne contenoit rien moins que des oracles ; il le
lut avec emprelîement , & trouva des fecrets donc
il ne fit confidence à perfonne , ôc qui cornpre-
noient apparemment les prédirions de ce qui eft
arrivé de grand à fa poftérité , dont il y a eu des
rois dans des régions éloignées.
Le comte trouva aulîi dans ce coffre quelques
baguettes myftérieufes , & plufieurs anneaux d'or ,
à chacun defquels Mélufine avoit attaché quelque
charme , & qu'elle avoit enfermés dans ce coffre
pour fervir à celui de [es defcendans quiauroitlc
bonheur de le trouver. On ne compte pour rien
les pierreries & l'or qu'on y trouva en abondance,
ceux qui ont la connoiffance des fecrets des fées ,
n'en ont pas befoin , ik jamais rien ne leur man-
que \ auffi le comte fit-il libéralement part à tous
ceux qui étoient auprès de lui de ces richcffes
communes, ôc ne fe réferva pour lui que les feuls
charmes de la féerie, qu'il communiqua au prince
fou

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