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(26)
viij Analyse des Contes
la jeuneffe , & leur dire : Voulez-vous connoîtrc la trcmps
de l'ame du tendre objet que vous élevez ? Préfcntez-lui le
fpedaclc du fupplice que va éprouver l'imprudente qui a
donné lieu à ce conte tragique. Si l'enfant babille , s'il
n'eft pas cfFrayé , & fi la terreur de la vidime ne pafle
pas dans fon cœur , & ne fe peint point fur fa phyfiono-
mie avec les traits de la pitié , c'eft du marbre que vous
formez.
La Belle au bois dormant.
Ce conte fc divifc naturellement en deux parties. Dan*
la première , l'Auteur femble n'avoir voulu offrir qu'un
grand tableau à l'imagination des enfans. Dans la féconde,
il a voulu , fans doute , leur faire fentir les charmes de la
bienfaifancc , en donnant un zèle toujours rcnailfant au
maître- d'hôtel de la reine , en faveur des objets infortunés
qu'elle veut tous les jours immoler à fon appétit bar-
bare.
Nous pourrions citer au moins trois tragédies bien ap-
plaudies au théâtre François , dont les auteurs ont profité
de la pieufe infidélité du maîrrc-d'hôtcl , & de quelques
autres circonftanccs de ce Conte , qui , par ce moyen ,
fait pleurer les grands enfans comme les petits.
Le fommeil d'Epiménidc a pu donner à Perrault l'idée
de cette fiélion.

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