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ET Fables Indiennes. ij
les autres, qu elles ne fe fervent de leur aiguillon
que pour prendre leur nourriture , & qu'elles
montrent tant de douceur , quoiqu'elles paroif-
fent avoir un air farouche. Tout le contraire
fe remarque parmi les hommes. On fe chagrin'Ô
les uns les autres, on ne fonge qu'à infulter,
ou à fe venger ; & l'on n'a d'autre embarras
que celui d'être continuellement fur (qs gar-.
des.
Le vifir reprit alors la parole : Sire , dit-il ^
ces animaux que votre majefté vient de con-
fïdérer avec tant d'application & tant de profit,
ne fe gouvernent tous que par un feul inftlnâ: j
mais il en efl: autrement à^s hommes , qui ont
chacun un naturel différent. Comme ils font
compofés d'ame & de corps , c'eft-à-dire , de
deux chofes bien diffe'rentes , l'une fubtile , &
l'autre groflière , de lumière & de ténèbres ,
d'une fubftance qui domine , & d'une fubftance
qui efl dominée, d'un être relevé, & en même-
tems d'un être vil & bas , l'un veut l'emporter
fur l'autre , & c'eft ce qui fait en eux toutes
les différences que l'on y remarque. De-là vient
qu'ils s'abandonnent à la convoitife , à l'envie,
à la haine , à la colère, aux cruautés, aux in-
jures , à la médifance , aux impoftures, à la ca-
lomnie , enfin à toutes les pallions déréglées.
Ils négligent de s'appli^uei: à la çoopoifl^tiçç

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