J. F. Campbell Collection > Des Moyens de soustraire l’exploitation des mines de houille aux chances d’explosion

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ou des débris organiques sont décomposés par l'air , il ne se dé-
gage que de l'acide carbonique et pas de gaz inflammable.
Ainsi l'air, supposé qu'il agisse, ne peut qu'oxyder ; on sait que,
lors de la putréfaction des substances animales , il oxyde même
l'azote , cette substance qui s'oxyde si difficilement. En effet,
d'après des principes cbimiques, l'action de l'air, au lieu d'aug-
menter le dégagement des gaz inflammables de la houille, de-
vrait au contraire le limiter (1). Le dégagement qui se montre,
dès que les couches sont mises à découvert, vient sans doute
de ce que, par là , les houilles viennent en contact avec l'eau ,
et que de cette manière l'opération chimique commence seule-
ment , ou de ce que des gaz déjà formés et renfermés dans des
cavités et des fissures, peuvent maintenant s'échapper sans
obstacle.
D'après les expériences de M. H. Davy (2), il estévident que l'air
inflammable des mines est de la même nature que celui des marais.
Cette opinion estfavorisée par mes expériences , qui montrent que
l'acide carbonique et l'azote accompagnent toujours tant le gaz in-
flammable des mines que celui des marais. Mais le gaz des marais
ne se dégage que lorsque des substances organiques pourrissent
sous l'eau. On peut donc à peine douter que le gaz inflammable des
mines ne se dégage dans les mêmes circonstances. Il est même
très-vraisemblable que la transformation de la fibre végétale en
houille consiste principalement dans la sécrétion de produits
gazeux. Cette réduction en houille par voie humide ne peut
au moins avoir lieu que par une diminution successive de
l'oxygène et de l'hydrogène de la fibre, et il est probable
(1) On sait que la houille perd de sa qualité, si elle reste pendant longtemps
exposée à l'air atmosphérique. C'est pourquoi on se garde de mettre trop à
découvert une couche par dis galeries; c'est pour la même raison que la
houille qui se trouve à la tête de couches peu couvertes et exposées à l'air , est
d'une mauvaise qualité. 11 est hors de doute que c'est l'oxydation par l'air at-
mosphérique qui cause ce changement.
(2) Annal, de chimie et de phys. , tora. I, pag. 140.