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(44)
i8 Les mille et un Jour,
fit de l'argent comptant de tous {qs effets ^ Sc
cette miférable femme , après m'avoir vendue
à un marchand d'efclaves , partit pour les In-
des avec un jeune homme qu'elle aimoit. Ce-
pendant le marchand d'efclaves m'amena au
Caire avec plufieurs autres filles qu'il avoir ache-
tées. Il nous habilla toutes magnifiquement j
& quand il nous crut en état d'être préfen-
tées au fultan d'Egypte , il nous conduifit dans
ce palais, Ôc nous fit entrer dans une grande
falle où le fultan étoit affis fur fon trône.
Nous pafsâmes toutes l'une après l'autre de-
vant ce prince , qui parut charmé de ma vue.
Il defcendit de fon trône , & s'étant approché
de moi : Qu'elle eft bien faite, s'écria- t-il ! quels
yeux î quelle bouche ! Mon ami , continua-t-il ,
en s'adreffant au marchand , depuis que tu me
vends des efclaves , tu ne m'en as jamais amené
une de la beauté de celle - ci. Non , rien n'eft
comparable à cette jeune perfonne. Demande
ce que tu voudras pour ellej je ne puis afiez
te payer un objet fi charmant. Enfin , le prince
tranfporté de joie & déjà fort amoureux , fit
donner une grofie fomme au marchand , ôc le
renvoya avec fes autres efclaves. Il appela en-
fuite le chef de fes eunuques : Keykabir , lui
dit- il , conduis ce foleil dans un appartement
féparé. Keykabir obéit , <Sc m'amena dans celui-

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