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(47)
Orientaux. tt
fes foins à la conftru&ion d'un palais qui n*avoit
point fon pareil pour la folidité , l'étendue &
la magnificence. Il fit élever au milieu un kiofeh
dont les murailles avoient deux cent toifes de
longueur, & dont le ciment & toutes les liai-
sons étoient d'or & d'argent. Ce kiofeh conte-
noit mille chambres, & chacune renfermoit
un trône d'or , fur lequel on voyoit un lit de
femblable métal ; il fît faire trois cens foixante
& cinq portes de criftal , qu'il plaça de façon
que le foleil levant regardoit tous les jours de
l'année une de ces portes ; fon palais avoit fept
cent portiers; foixante vizirs étoient occupés
de fes affaires ; on voyoit tous les jours , dans
la faile d'audience, foixante trônes fur lefquels
ceux qui s'étoient fignalés à la guerre étoient
aflis ; il y avoit fept mille aftrologues , qui
s'affembloient tous les jours & qui lui mar-
quoient à tous les momens les différentes in-
fluences ; il étoit toujours environné de dix
mille ichoglans qui portoient des ceintures &
des couronnes d'or , #£ qui du refte étoient
magnifiquement vêtus ; ils n'avoient point
d'autre emploi que d'être toujours prêts à re-
cevoir fes ordres. Il établit foixante pachas,
chacun defquels avoit fous fes ordres deux mille
jeunes hommes bien faits , qui commandoient
chacun en particulier deux mille foldats.

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