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5? Les Aventuris
cft l'âne du Daggial , & nous n'ignorons pas
ce qu'il faut que vous faflîez pour vous rendre
maître de cet animal. Loué foit dieu , chers
amis , m'écriai-je , vous finiifez mes peines. Ne
nous flattons encore de rien , reprit le voyageu--,
on ne vient pas toujours à bout de ce qu'on
entreprend , même avec le plus de connoiflance.
Continuons notre marche ; quand vous ferez
fur les lieux , vous aurez tout le tems de con-
fulter votre cdsur. Au refte vos montures ne peu-
vent que vous nuire déformais j car il faut entrer /
bien avant dans les montagnes , par des che-
mins prefque impraticables» Je demeurai quel-
que tems penHf , puis prenant courageufement
mon parti , je fis vider les paniers de la mule,
& je divifai nos vivres en cinq parts. Nous nous
chargeâmes chacun de la nôtre , les trois voya-
geurs & moi ; après quoi je dis à mon efclave :
la cinquième te fuffira pour aller jufqu'au pre-
mier lieu habité i je te donne , avec la liberté,
ces trois animaux & cette bourfe ; prie dieu
pour moi. Je lui mis dans la main une bourfe
où il y avoir vingt - cinq fequins. L'efclave ne
reçut mes dons qu'en pleurant ; pour moi , je
fuivis à pied mes conducteurs. Nous marchâmes
lîx jours entre des précipices , Se enfin nous
arrivâmes dans une vallée bien arrofée & fort
verdoyante , dans laquelle pailTott une grande

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