J. F. Campbell Collection > Cabinet des fées, ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux, ornés de figures > Volume 4

f4 Le C ri e V a t t e a'
Le voilà donc à chercher la clé d'or par-tout^
& plus il la cherchoic , Se moins il la trouvoit *
quelle défolation, s'écrioit-il? Je ne pourrai me
prévaloir des bontés de la fée , ni faire parc à
fnon père du bien qu'elle m'a fait. En rêvant ainfi,
il penfa que le meilleur parti à prendre, c'étoit de
confulter fon cheval \ il defcendit dans l'écurie,
& lai dit tout bas : je te prie , mon camarade ,
apprens - moi où je pourrai trouver la clé du
coffre de maroquin? Dans mon oreille , répon-
dit-il. Fortuné regarda dans l'oreille de fon che-
val , il apperçoit un ruban vert , il le tire, & voit
la clé qu'il fouhaitoit tant d'avoir : il ouvrit le
coffre de maroquin, où il y avoir plus de dia-
mans & plus de piftoles qu'il n'en pouiroit tenir
^dans un muid. Le chevalier en remplit trois caf-
^ettes j une pour fon père , ik les deux autres pour
fes fœurs; il en chargeal'homme que le gouverneur
lui avoir envoyé , & le pria de ne s'arrêter ni jour
ni nuit, jufqu'à ce qu'il fut arrivé chez le comte.
Ce melfager fit la dernière diligence , ôc quand
il dit au bon vieillard qu'il venoit de la part de
fon fils le chevalier, & qu'il lui apportoir une
caflette bien lourde , il demeura furpris de ce
,qui pouvoir ctre dedans j car il étoit parti avec
li peu d'argent , qu'il ne le croyoit pas en état
d'acheter quelque chofe , ni même de payer le
voyage de celui qu'il avoit chargé de fon pré-