Inglis Collection of printed music > Printed text > Essai sur la Musique ancienne et moderne > Volume 2
(304) Page 282
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2Î2
E S S A I
x i i.
Quant li Rofîgnol jolis
Chante leur la flor d*Efté,
Que naift la rofe & le lis
Et la toufee el vett pré :
Plains de bone volonté
Chanterai con fins amis*
Mais d'itant fui esbahis
Que j'ai fi très haut penfé,
Qu'à paines iert acoraplis
Li fervirs dont j'atens gré,
Liement ont entrepris
Ce qui trop m'aura grevé ,
Mi fol œil volenteiz
Qui fovent ont efgardé
Là où je n'ai mie ofé
Dire que j'eftoie quis.
Œil , par vos fui-je trahiz. ]
Voir eft, mal avez ovréj
Mes or en aiez merci,
Et fi vos foit pardonné.
Oil , ce eft mains que noient ,'
Je ne vous puis mal vouloir :
Car quant je me reporpenz
Comme ele eft bêle à veoir,
Souvent me fêtes doloir
En ce que trop vous truis lent.
Mes li rafToagemens
Des biens que g'en cuit avoir,
Me fet doubler mes talens
De fervir à mon povoir,
Benois foie li hadimens
Où je pris fi toin eipoir ;
Car eurs , fervirs , Se talens
M'i porroit encoir valoir.
Se doi-je mole bien voloir
» Quand le rofllgaol joli fait retentir Je
» fes chants les bocages que l'été pare de
» fleurs , quand le lis & la rofe fe hâtent
» d'éclore, & que la rofée tombe en perles
» fur la verdure des prés ; plein de vo-
» k>nté amoureufe , je dois chanter comme
» loyal amant. Mais une chofe me trouble :
» j'ai élev< fi haut ma penfée , que j'aurai
»> peine à, m'acquitter du îèrvice, dont j'at-
» tends qu'on me fâche gré.
» C'eft avec gaieté que mes yeux vo-
» lontairement & follement indiferets ont
» entrepris chofe dont j'aurai trop raifon
>» d'être fâché. Us ont fouvent regardé l'ob-
» jet vers lequel je n'ofais dire qu'amour
» m'attirait. Vous m'avez trahi mes yeux ;
» en vérité , vous en avez mal agi. Mais
» vous aurez votre grâce , je vous par-
ti donne.
» Votre indiferétion n'eft rien moins
» qu'impardonnable. Comment vous en
» voudrais-je , moi qui ne me rappelle
t> » jamais combien ma Dame eft belle à
» voir, fans me plaindre de ce que vous
» avez été trop lents à l'admirer ? Mais
» quelles que foient mes plaintes, l'idée des
» biens que j'attends d'elle, me foulage &
» me fait redoubler d'ardeur pour la lêrvir
» à mon pouvoir.
» Heureule la hardiefle qui m'infpira
» l'eipoir de fi grand bien ! Bonheur , foins
» & favoir faire peuvent encore le réalifer.
» Oui, je ferai toujours à ma Dame ; je
» dois le vouloir , & je le defîre, Si j'ai
E S S A I
x i i.
Quant li Rofîgnol jolis
Chante leur la flor d*Efté,
Que naift la rofe & le lis
Et la toufee el vett pré :
Plains de bone volonté
Chanterai con fins amis*
Mais d'itant fui esbahis
Que j'ai fi très haut penfé,
Qu'à paines iert acoraplis
Li fervirs dont j'atens gré,
Liement ont entrepris
Ce qui trop m'aura grevé ,
Mi fol œil volenteiz
Qui fovent ont efgardé
Là où je n'ai mie ofé
Dire que j'eftoie quis.
Œil , par vos fui-je trahiz. ]
Voir eft, mal avez ovréj
Mes or en aiez merci,
Et fi vos foit pardonné.
Oil , ce eft mains que noient ,'
Je ne vous puis mal vouloir :
Car quant je me reporpenz
Comme ele eft bêle à veoir,
Souvent me fêtes doloir
En ce que trop vous truis lent.
Mes li rafToagemens
Des biens que g'en cuit avoir,
Me fet doubler mes talens
De fervir à mon povoir,
Benois foie li hadimens
Où je pris fi toin eipoir ;
Car eurs , fervirs , Se talens
M'i porroit encoir valoir.
Se doi-je mole bien voloir
» Quand le rofllgaol joli fait retentir Je
» fes chants les bocages que l'été pare de
» fleurs , quand le lis & la rofe fe hâtent
» d'éclore, & que la rofée tombe en perles
» fur la verdure des prés ; plein de vo-
» k>nté amoureufe , je dois chanter comme
» loyal amant. Mais une chofe me trouble :
» j'ai élev< fi haut ma penfée , que j'aurai
»> peine à, m'acquitter du îèrvice, dont j'at-
» tends qu'on me fâche gré.
» C'eft avec gaieté que mes yeux vo-
» lontairement & follement indiferets ont
» entrepris chofe dont j'aurai trop raifon
>» d'être fâché. Us ont fouvent regardé l'ob-
» jet vers lequel je n'ofais dire qu'amour
» m'attirait. Vous m'avez trahi mes yeux ;
» en vérité , vous en avez mal agi. Mais
» vous aurez votre grâce , je vous par-
ti donne.
» Votre indiferétion n'eft rien moins
» qu'impardonnable. Comment vous en
» voudrais-je , moi qui ne me rappelle
t> » jamais combien ma Dame eft belle à
» voir, fans me plaindre de ce que vous
» avez été trop lents à l'admirer ? Mais
» quelles que foient mes plaintes, l'idée des
» biens que j'attends d'elle, me foulage &
» me fait redoubler d'ardeur pour la lêrvir
» à mon pouvoir.
» Heureule la hardiefle qui m'infpira
» l'eipoir de fi grand bien ! Bonheur , foins
» & favoir faire peuvent encore le réalifer.
» Oui, je ferai toujours à ma Dame ; je
» dois le vouloir , & je le defîre, Si j'ai
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Permanent URL | https://digital.nls.uk/94667124 |
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Shelfmark | Ing.104 |
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Additional NLS resources: | |
Attribution and copyright: |
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![]() |
Description | By Jean B. de La Borde and Pierre J. Roussier. With engravings. |
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Shelfmark | Ing.103-106 |
Additional NLS resources: | |
![]() |
Description | Scottish and English songs, military music and keyboard music of the 18th and 19th centuries. These items are from the collection of Alexander Wood Inglis of Glencorse (1854 to 1929). Also includes a few manuscripts, some treatises and other books on the subject. |
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Description | The Glen Collection and the Inglis Collection represent mainly 18th and 19th century Scottish music, including Scottish songs. The collections of Berlioz and Verdi collected by bibliographer Cecil Hopkinson contain contemporary and later editions of the works of the two composers Berlioz and Verdi. |
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