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ESSAI
Main me levai,
Joer m'alai
Léz une fontenele.
En un vergier
Clos d'efglantier
Oï une viele.
Là vi dancer
Un chevalier
Et une damoifelle»
» J'entendis dans un verger cîbs d'églan-
» tier le fon d'une vielle , & là je vis danfet
p un chevalier avec une demoifellc.
Cors orent gent
E: avenant,
Et mu!t très biau «Fançoient;
En acolant
Et en befant
Mult biau fe dédui£bie»t»
En un deftor
Au chief du tor
Dui & dui s'en aloient»
De for la flor
Le gieu d'amor
A leur pléfïr fefoient»
J'aillai avant,
Trop redoutant
Que nus d'els ne me voie,
Maz & penfanï
Et defirranz
D'avoir autre tel joie.
Lois vi lever
Un de leur per ,
De fi loing coin g'e(toie>
A apeler,
A demander
Qui fui & que qnerroie.
J'alais vers ans ; ■
Di lot mes rnaus,
Que une dame amoie,
A qui loiauz,
Sanz eltre faux-,
T,«ut m#n.. vivant fetoie lt
» Ils avalent le corps bien fait & plei*
» de grâces, & ils danfaient très-bien. Je
» les voyais s'accoler, fe baifer & s'amufec
» beaucoup. Enfin tous deux s'en allèrent
v au bout du verger dans un endroit dé-
» tourné-, & fur l'herbe fleurie ils jouèrent:
» à leur aife le jeu d'amoui,
» Je m'approcha] , quoique craignant
» qu'ils ne m'apperçuiïènt , trifte & penfif „
* & Jefirant goûter la même joie qu'eux,
» Alors je vis un de ce couple fe lever
» & me crier à l'endroit où j'étais , pout
» me demander & mon nom & ce que je
v voulais.
» J'allai à eux ; je leur contai mes maux ;
i> que j'aimais une dame à qui je voulais
» être dévoué toute ma vie , fidellement
» & fans tromper; & pour laquelle j'éprou-
» vais des peines & des tourmens tels que
nie ne pouvais en donner l'idée.. Hélas.!

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