Inglis Collection of printed music > Printed text > Essai sur la Musique ancienne et moderne > Volume 2
(213) Page 195
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SUR LA MUSIQUE.
Nennil certes ; onc ne Toi en penfée.
Voulez-vous donc Dame de pris amer ?
Nennil certes ; ainz auriez envie
D'un biau vallct béfier &: acoler.
Dame, fet-il, j'ai bien oï parler
De votre pris , mes ce n'eft ore mie.
Et de Troie ai je oï conter
Qu'ele fu-ja de mult grant feignorie.
Or n'i puet-on fors les places trouver.
Par tel réfon vous lo à efeufer ,
Que cil foient refté de l'yréfie
Qui déformés ne vous voudront amer.
Danz Chevaliers , mari avez gardé
Quant vous avez réprouvé mon aage ,
Si j'avoïe tout mon jouvent ufé :
Si fui- je tant bêle & de haut parage
Qu'on m'ameroit à mult pou de biauté.
Qu'oncor n'a pas , ce cuit , un mois pane
Que li Marchis m'envoïa fon mefTage
Et li Barons a pour m'amor ploré.
» vous. Quoi! vous avez cru que je par-
» lais tout de bon ! Non certes , jamais je
» n'en eus la penfée. Vous faites femblant
» maintenant de vouloir aimer une femme
» de qualité. Je n'en fuis pas dupe, & fais
» que vous préféreriez plutôt un beau
» garçon. »
« Madame , répondit-il , j'ai bien , il eft
» vrai , entendu parler de votre mérite ,
» mais ce n'eft pas d'aujourd'hui ; & j'ai
» entendu dire de Troie auffi qu'elle eu:
» une grande puiflance ; mais maintenant
» on n'y trouve plus que la place. Ainfi je
» vous exeufe de trouver coupables de
» l'infâme héréfie ceux qui déformais ne
» voudront pas vous aimer. »
« Sire Chevalier, vous n'y avez pas bien
» regardé quand vous m'avez reproché
» mon âge , comme fi j'avais paffé entiére-
» ment ma jeuneffe. D'ailleurs je fuis d'une
» naiflance & d'une qualité telles qu'on
» m'aimerait encore quand je ne ferais pas
» belle. Il n'y a gueres qu'un mois , je
» penfe , que le Marquis m'envoya un
» mefTage , Se que le Baron a pleuré poiu
i> obtenir mon amour. »
r rem aux de Lille , vivait dans le treizième iîecle , & nous a lailTé
trois chantons médiocres.
Gace Brûles ( Médire). Prefque tous les manuferits anciens lui donnent
le titre de Monfeigneur, 8c le font ami de Thibaut, Comte de Champagne.
Quelques Auteurs (a) même avancent qu'ils firent entr'eux les plus belles
chanfons les plus délitables & les plus mélodieufes qui furent oneques oyées.
Quelques manuferits l'appelent Gafle-hlé ib) ; & il eft certain que d»
(a). ( Voyez la Chronique de Saint Denis).
(b) Il y a même dans les manuferits de M. de Sainte-Palaye une chanfon qui corn-;
mence ainfi: Pour mieux valoir, &c. fous le nom de Gajle-blè ; elle n'eft nulle parc
fous le nom de Gace.
Nennil certes ; onc ne Toi en penfée.
Voulez-vous donc Dame de pris amer ?
Nennil certes ; ainz auriez envie
D'un biau vallct béfier &: acoler.
Dame, fet-il, j'ai bien oï parler
De votre pris , mes ce n'eft ore mie.
Et de Troie ai je oï conter
Qu'ele fu-ja de mult grant feignorie.
Or n'i puet-on fors les places trouver.
Par tel réfon vous lo à efeufer ,
Que cil foient refté de l'yréfie
Qui déformés ne vous voudront amer.
Danz Chevaliers , mari avez gardé
Quant vous avez réprouvé mon aage ,
Si j'avoïe tout mon jouvent ufé :
Si fui- je tant bêle & de haut parage
Qu'on m'ameroit à mult pou de biauté.
Qu'oncor n'a pas , ce cuit , un mois pane
Que li Marchis m'envoïa fon mefTage
Et li Barons a pour m'amor ploré.
» vous. Quoi! vous avez cru que je par-
» lais tout de bon ! Non certes , jamais je
» n'en eus la penfée. Vous faites femblant
» maintenant de vouloir aimer une femme
» de qualité. Je n'en fuis pas dupe, & fais
» que vous préféreriez plutôt un beau
» garçon. »
« Madame , répondit-il , j'ai bien , il eft
» vrai , entendu parler de votre mérite ,
» mais ce n'eft pas d'aujourd'hui ; & j'ai
» entendu dire de Troie auffi qu'elle eu:
» une grande puiflance ; mais maintenant
» on n'y trouve plus que la place. Ainfi je
» vous exeufe de trouver coupables de
» l'infâme héréfie ceux qui déformais ne
» voudront pas vous aimer. »
« Sire Chevalier, vous n'y avez pas bien
» regardé quand vous m'avez reproché
» mon âge , comme fi j'avais paffé entiére-
» ment ma jeuneffe. D'ailleurs je fuis d'une
» naiflance & d'une qualité telles qu'on
» m'aimerait encore quand je ne ferais pas
» belle. Il n'y a gueres qu'un mois , je
» penfe , que le Marquis m'envoya un
» mefTage , Se que le Baron a pleuré poiu
i> obtenir mon amour. »
r rem aux de Lille , vivait dans le treizième iîecle , & nous a lailTé
trois chantons médiocres.
Gace Brûles ( Médire). Prefque tous les manuferits anciens lui donnent
le titre de Monfeigneur, 8c le font ami de Thibaut, Comte de Champagne.
Quelques Auteurs (a) même avancent qu'ils firent entr'eux les plus belles
chanfons les plus délitables & les plus mélodieufes qui furent oneques oyées.
Quelques manuferits l'appelent Gafle-hlé ib) ; & il eft certain que d»
(a). ( Voyez la Chronique de Saint Denis).
(b) Il y a même dans les manuferits de M. de Sainte-Palaye une chanfon qui corn-;
mence ainfi: Pour mieux valoir, &c. fous le nom de Gajle-blè ; elle n'eft nulle parc
fous le nom de Gace.
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Permanent URL | https://digital.nls.uk/94666032 |
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Shelfmark | Ing.104 |
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Description | By Jean B. de La Borde and Pierre J. Roussier. With engravings. |
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Shelfmark | Ing.103-106 |
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Description | Scottish and English songs, military music and keyboard music of the 18th and 19th centuries. These items are from the collection of Alexander Wood Inglis of Glencorse (1854 to 1929). Also includes a few manuscripts, some treatises and other books on the subject. |
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Description | The Glen Collection and the Inglis Collection represent mainly 18th and 19th century Scottish music, including Scottish songs. The collections of Berlioz and Verdi collected by bibliographer Cecil Hopkinson contain contemporary and later editions of the works of the two composers Berlioz and Verdi. |
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