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SUR LA MUSIQUE, i5 3
II eft inutile de pouifer plus loin cec alphabet , parceque le fyftême
entier de la Mulique Orientale eft renfermé dans le nombre 4.0, qui
contient deux octaves _, & près de deux tons. Les Orientaux regardent
le fou comme une voix qui , par comparaifon avec une autre voix , peut-
être plus aiguë ou plus grave.
Les caufes de l'aigu & du grave font différentes , félon la diverfité
des inftrumens ; car dans ceux à cordes , moins elles font longues & minces,
& plus elles font tendues, plus le fon efl; aigu; au contraire, plus elles
font longues ^ grofles &' lâches, plus le fon eft grave.
Dans les inftrumens à vent , ce n'eft pas tant la grandeur des trous qui
contribue à rendre les fons aigus ou graves, que leur pofirion fur l'inf-
trumentj ainfi que la force & la faiblefle du fon qu'on en tire.
Le fon eft dit aigu ou grave , feulement par comparaifon à un autre
fon ; c'eft ce qu'il ferait fuperflu de vouloir prouver.
Des Intervalles.
L'intervalle eft l'auemblage de deux fons différens en gravité, entre
ïefquels on trouve une certaine proportion.
L'intervalle eft de deux fortes : contenant {a) ou diffonant. ( Voyez
cet article dans notre troiiieme Livre ).
Méthode de marquer les fons fur le monocorde des Orientaux.
1°. 11 faut fuppofer une corde aux extrémités de laquelle on écrira
A , d'un côté,, £c M de l'autre. A fera pour le côté grave, & M pour
l'aigu.
z°. On divifera la corde A M en deux parties égales, & fur le milieu
de la corde on écrira y h , qui vaut 1 8 j comme on peut voir dans l'al-
phabet précédent.
3 °. On divifera la corde A M en quatre parties égales , & fur la pre-
mière diviiion ( depuis A ) on marquera H.
(a) Les Orientaux donnent le nom de jujle au confonant , & de faux aux difi
fonans.