Inglis Collection of printed music > Printed text > Essai sur la Musique ancienne et moderne > Volume 1
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SUR LA MUSIQUE. 123
rir auiïi gaiement qu'elle avait vécu ; & pour diifiper les horreurs de
la mort, elle écouta cette fymphonie fort tranquillement , jufqu'au der-
nier foupir. De nos jours le Vicomte de Rohan-Chabot en a fait autant,
de nous avons affilté à la Mufique qu'on exécutait chez lui , quelques
jours avant fa mort. Il ne voulait que des adagio mélodieux & à demi-
jeu. On nous a affuré qu'il était more pendant l'exécution d'un de ces
morceaux.
Louis XIII aima beaucoup les fpectacles 8c la Mufique. Il compofa
plufieurs chaulons : nous en raporterons une , pour qu'on puiiTe juger de
fes talens. Il donna des fêtes fuperbes 3 dans lefquelles il danfa fur le
théâtre, ainfi que toute fa cour.
Il fut fi content d'entendre jouer du violon le célèbre du Manoir ^
qu'il lui fit expédier une patente , qui le déclatait Roi des Violons ; &c
lui donnait pouvoir d'établir des corps de cette profeiîion , par-tout où
il voudrait. Cette patente eft de 1 63 o.
Louis XIV furpaiïa bientôt tous fes prédéceffeurs en goût & en ma-
gnificence. En 1644, le Catdinal de Mazarin fit venir d'Italie , les plus
fameux Muficiens 3 pour donner une repréfentation d'opéra , ce que l'on
n'avait encore jamais vu en France. Il fut joué dans la falle du Louvre.
Le fujet était les Amours d'Hercule: Lully fit la Muiïque des ballets.
Ce fut fon début.
En 1660, parurent Lambert & Boeflet, qui créèrent un nouveau
genre de chant. Cambett , furintendant de la Mufique de la Reine-mere ,
mit en Mufique les deux premiers opéra faits par l'Abbé Perrin , qui
furent joués , l'un en 1659., & l'autre en 1671. Il obtint en 1669 le
privilège de l'opéra, mais il le céda à Lully en 1671.
Sa Majefté fit auflî conftruire vers ce tems fa grande falle des Ma-
chines aux Tuileries , fur les delfeins du Marquis de Sourdiac & de
la Grille , tous deux grands Machiniftes. Le Roi y donna de fuperbes
fpe&acles , & ne dédaigna pas d'y danfer. Lully , qui était devenu fur-
intendant de la Mufique du Roi, établit alors l'Académie Royale de
Mufique , qui fubfifte aujourd'hui , ainfi que la falle qui fut bâtie au
même endroit où elle exifte encore à préfent , & qui était alors un jeu
de paume , appartenant au fieur Bel-air. Ce fut dans ce tems que Lully
fe lia avec Quinault, &c l'engagea à compofer les chefs-d'eeuvres que la
rir auiïi gaiement qu'elle avait vécu ; & pour diifiper les horreurs de
la mort, elle écouta cette fymphonie fort tranquillement , jufqu'au der-
nier foupir. De nos jours le Vicomte de Rohan-Chabot en a fait autant,
de nous avons affilté à la Mufique qu'on exécutait chez lui , quelques
jours avant fa mort. Il ne voulait que des adagio mélodieux & à demi-
jeu. On nous a affuré qu'il était more pendant l'exécution d'un de ces
morceaux.
Louis XIII aima beaucoup les fpectacles 8c la Mufique. Il compofa
plufieurs chaulons : nous en raporterons une , pour qu'on puiiTe juger de
fes talens. Il donna des fêtes fuperbes 3 dans lefquelles il danfa fur le
théâtre, ainfi que toute fa cour.
Il fut fi content d'entendre jouer du violon le célèbre du Manoir ^
qu'il lui fit expédier une patente , qui le déclatait Roi des Violons ; &c
lui donnait pouvoir d'établir des corps de cette profeiîion , par-tout où
il voudrait. Cette patente eft de 1 63 o.
Louis XIV furpaiïa bientôt tous fes prédéceffeurs en goût & en ma-
gnificence. En 1644, le Catdinal de Mazarin fit venir d'Italie , les plus
fameux Muficiens 3 pour donner une repréfentation d'opéra , ce que l'on
n'avait encore jamais vu en France. Il fut joué dans la falle du Louvre.
Le fujet était les Amours d'Hercule: Lully fit la Muiïque des ballets.
Ce fut fon début.
En 1660, parurent Lambert & Boeflet, qui créèrent un nouveau
genre de chant. Cambett , furintendant de la Mufique de la Reine-mere ,
mit en Mufique les deux premiers opéra faits par l'Abbé Perrin , qui
furent joués , l'un en 1659., & l'autre en 1671. Il obtint en 1669 le
privilège de l'opéra, mais il le céda à Lully en 1671.
Sa Majefté fit auflî conftruire vers ce tems fa grande falle des Ma-
chines aux Tuileries , fur les delfeins du Marquis de Sourdiac & de
la Grille , tous deux grands Machiniftes. Le Roi y donna de fuperbes
fpe&acles , & ne dédaigna pas d'y danfer. Lully , qui était devenu fur-
intendant de la Mufique du Roi, établit alors l'Académie Royale de
Mufique , qui fubfifte aujourd'hui , ainfi que la falle qui fut bâtie au
même endroit où elle exifte encore à préfent , & qui était alors un jeu
de paume , appartenant au fieur Bel-air. Ce fut dans ce tems que Lully
fe lia avec Quinault, &c l'engagea à compofer les chefs-d'eeuvres que la
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Permanent URL | https://digital.nls.uk/94657124 |
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Shelfmark | Ing.103 |
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Additional NLS resources: | |
Attribution and copyright: |
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Description | By Jean B. de La Borde and Pierre J. Roussier. With engravings. |
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Shelfmark | Ing.103-106 |
Additional NLS resources: | |
![]() |
Description | Scottish and English songs, military music and keyboard music of the 18th and 19th centuries. These items are from the collection of Alexander Wood Inglis of Glencorse (1854 to 1929). Also includes a few manuscripts, some treatises and other books on the subject. |
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Description | The Glen Collection and the Inglis Collection represent mainly 18th and 19th century Scottish music, including Scottish songs. The collections of Berlioz and Verdi collected by bibliographer Cecil Hopkinson contain contemporary and later editions of the works of the two composers Berlioz and Verdi. |
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