Series 1 > Diplomatic correspondence of Jean de Montereul and the brothers de Bellièvre, French ambassadors in England and Scotland, 1645-48 > Volume 1

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BELLllCVRE TO BRIENNE
[JAN.
mais ie ne la connois pas, ie crains tousjours que ce soit celle
d’aller en France. Je luy ay represente qu’il y a beaucoup
d’apparence aux propositions des Gordons; le bon estat ou
nous apprenons par les lettres du Marquis d’Ormont du 28® de
nouuembre et 2® decembre que sont les affaires dTrlande; les
raisons que Ton a de s’imaginer qu’il y aura dans peu d’extremes
divisions, non seulement entre TAngleterre et TEscosse, mais
aussy dans TAngleterre, si sa sortie hors de ses royaumes, ou
son arrest voulant en sortir, ne les assoupit point, bref qu’il
scait ce que je luy ay tousiours dit de cette sortie, sur quoy est
fonde Tapprehension que j’ay qu’il ne luy soit tres difficille d’y
rentrer. Je luy en ay mesmes repete les plus fortes considera¬
tions, enfin il scait ce qu’il luy couste d’estre sorty de Londres
plus tost qu’il ne failloit, et que de quitter ses royaumes luy est
bien d’une autre consequence. II ne m’a rien respondu, qui
me face perdre Topinion que i’ay qu’il a pensee d’aller en
France. Je Tay quitte pour venir escrire et ne pas laisser
passer le courier sans vous informer du mauuais estat ou sont
les affaires. Je vais retrouuer le d. Roy pour essayer de luy
faire prendre de bonnes resolutions, et en tout cas Tempescher
d’en prendre de mauuaises. Finissant cette lettre, i’en re^ois une
que le Sr. de Montereul m’escrit d’Edembourg le premier de ce
mois, dont la substance est que tout y conspire a la ruine
du Roy d’Angleterre, qu’il a subject de croire que les Arguilz
sont d’accord auec les Hamiltons, qu’il a propose a ces derniei’s
tout ce qu’il auoit a leur dire, qu’ilz font bien receu en appar-
ence, mais qu’il juge par leur discours et leur conduitte qu’il
n’y a rien a attend re d’eux.—Je suis, monsieur, vostre tres
humble et tres obeissant seruiteur, Bellieure.
Au dos—M. de Bellieure, du 3® Januier 1647. Re9eu le 19® du
mois.
[Bellikvre to Brienne. Newcastle,
By a courier from Scotland, who is to pass through London, and whose
stay here gives me scarcely time to write to you, I have the honour to
inform you that the news he brings is that very harsh resolutions against
the King of England are on the point of being taken, concerning which
I consider there will be so much the less difficulty that even those
who have any goodwill for the king consider it certain that whatever
threats the Scottish Parliament may make of delivering him into the