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BELLliSVRE TO BRIENNE
pour les porter a Nieucastel, auant que je sois arriue a eux,
dans la pensee qu’ilz ont d’exclurre la France de la negotiation
et mesme de la mediation de leur paix, et qu’en ce cas je doibs
dabord leur faire entendre, que j’auois ordre de les conuier a la
paix et en suitte faire les mesmes offices prez du Roy de la G. B.,
que puisque je les y trouue disposez, je passe vers leur Roy,
pour m’acquitter du reste de ma legation, et en effect y aller le
plus diligemment que je pourrois, apris toutesfois auoir pris a
Londres toutes les informations necessaires au bien des affaires
de la G. B., suiuant les ordres que j’en ay receus. Je pre-
tendrois par ce moyen (qui peut estre me reste seul) entrer
dans cette negotiation dont ce me semble les Escossois
n’oseroient pas ouuertement tesmoigner de me vouloir exclure,
si j’y suis admis a Nieucastel j’espere ensuitte me pouuoir bien
maintenir a Londres, lorsque pour le bien des affaires il sera
juge a propos que j’y retourne, vos ordres promptement receus
sur cette propositions, seruiront beaucoup a la conduitte que je
doibs tenir a mon arriuee.
J’apprens d’une Mistrisse Lesle, qui va a Nieucastel auec le
Sr de Montereul, qu’elle a entretenu Cuningam passant par
cette ville, depuis deux jours, pour aller trouuer la Reyne de la
G. B. qui luy dit qu’il demeureroit fort peu en son voyage et
qu’il I’alloit trouuer principallement pour faire qu’elle portast
le Roy son mari a signer le conuenant.
Le Sr de Montereul doute que son retour en Escosse soit
aussy prompt qu’il le dit. II scait que les Anglais 1’ont cy
deuant demande aux Escossois comme un homme eschape de
leurs prisons, ou il auoit este mis lorsqu’il fust arreste auec
Wil More, et neantmoins que les Escossois auoient eu quelque
pensee de se seruir de luy, tant vers la Reyne de la G. B. que
le Prince de Galles; qu’il est intime amy du Comte de Lanerik
et qu ainsy il est important de ne luy dire que ce que 1’on
voudra qui soit sceu dans 1’armee des Escossois, ny prendre
creance en ce qu’il pourroit dire de la part du Roy de la G. B.
au subject du Prince de Galles.—Je suis, Monsieur, vostre tres
humble et tres obeissant serviteur,
Bellieure.
Au dos—M. de Bellieure, du 9 Juillet 1646, receu le 13.

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