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MONTEREUL TO MAZARIN
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tion, croyant qu’il ne pouvait jeter les yeux sur deux personnes
qui fussent plus capable de le servir que ceux-la. Je fais savoir
ceci a V. E. afin qu’elle juge si I’inclination que j’ai pour
le service de Tun et de 1’autre ne m’a point surpris, en me
portant a faire une chose que je sais qui ne leur sera desagreable.
J’ay ecrit tout ceci a V. Emce. sur les chemins, mais toutes
choses se sont portees a I’extremite a notre arrive a Newcastle.
On a poursuivi plus violemment le roi de la Gr. Br. sur le fait
de sa conscience; on a pris sa personne en telle seurete qu’on
ne l’a point laisse seulement libre; on a oblige Mr. Ashburnham
de s’enfuir, pour n’etre point livre au Parlement d’Angleterre,
ainsi qu’on avait resolu de le faire;1 on a empeche les maires de
Durham et de Newcastle de venir au-devantde sa dite Majeste
selon la coutume, de sorte que non seulement les Ecossais ne
lui rendent point les honneurs qui d’eux, mais empechent ses
sujets de lui rendre ceux qu’ils lui doivent.
Enfin, ils en sont venu j usque la que de dire que sa dite
Maj1® s’etait rendu a eux, sans avoir en aucune capitulation, et
ils ont resolu de me presser de leur declarer par ecrit, de qui je
1’avais re9ue. Je leur ay toujours parle avec la resolution que
le dit roi pouvait attendre de moi, sans toutefois rompre pour
cela avec eux. Ce que V. E. trouvera, sans doute, de plus
etrange en tout ceci est, que le dit roi, malgre le mauvais
traitement qu’il re^oit, me temoigne une extreme satisfaction
de mes actions, et que les Ecossais au contraire, qui ont remis
leurs affaires par ceque j’ai fait, me font tout le mauvais traite¬
ment qui leur est possible, jusques a me donner sujet de croire
qu’ils me livreraient au Parlement d’Angleterre, si cela pouvait
accommoder leurs affaires,—car j’ai su qu’ils en avaient parle.
Au reste, Mgr., le roi de la G. B. veut absolument que j’aille
trouver de sa part V. E. pour 1’informer particulierement de
toute chose, et il a desire de moi que je n’attendisse point
la permission de V. E. pour partir, de sorte je la supplie de ne
pas trouvQr mauvais que je suivre de pres ce courrier. Je
n’ai pu envoyer personne plus promptement a V. E. parce que
1 ‘II avail ete arret£ que nos Commissaires devaient se recontrer avec les
Commissaires Ecossais & Bantry, afin que, selon 1’ordre reju du Parlement, la
personne de Mr Asburnham fut mise entre leurs mains; mais quoiqu’il en soil,
ils ne se recontrerint point.’—Le Mercure Anglais, ^ Mai 1646.

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