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94 MONTEREUL TO MAZARIN [jan.
que vous aviez pris pour avan^er cette affaire,—qu’il etait aussi
bien informe du desir que les Ecossais avaient de conserver le
roy, comme de la resolution que les Independants avaient prise
d’eteindre la monarchic,—que pour cela il etait pret de traiter
franchement avec eux, et de faire toutes les choses qui lui
seraient possibles pour leur donner contentement. Nous
vinmes en suite sur le fait de la religion, sur quoy il me dit
d’abord, que c’etait une chose que sa conscience ne lui pouvait
point permettre que de consentir a la ruine de la religion qu’il
avait jure de conserver, et qu’il se resoudrait plus tot a perdre
sa couronne que son ame. Je lui dis qu’il ne fallait done plus
parler d’autre chose, puisque c’etait le point qui etait principale-
ment desire. Il me fit reponse, qu’il y pouvait avoir encore
quelques accommodements; sur quoy je lui fis savoir ce que
j’avais represente aux Ecossais pour les porter a rabattre
quelque close,—ce qui m’avait ete impossible,—que j’en avais
tire tout le dernier, qu’encore avais-je eu assez de peine a
entretenir cette negociation; les Ecossais et les Anglais Pres-
byteriens ayant ete prets diverses fois de tout rompre parce
qu’ils n’avait point re^u de la reine son epouse toute la satis¬
faction qu’ils attendaient. Il me dit qu’ils etaient trompes
s’ils croyent qu’il peut faire davantage; a quoy je fis reponse
que je n’etais venu la que sur 1’esperance que j’avais donnee,
qu’il accorderait ce que j’apportais,—que je trahirais sa Majeste
si je lui faisais croire qu’il put tirer quelque chose de moins de
ceux qui m’avaient envoye,—qu’au contraire, en 1’etat ou etaient
s6s affaires, ceux qui desiraient sa conservation croyaient qu’il
devait faire toutes les plus grandes offres qu’il lui serait possible,
afin de mettre ceux qui ne voulaient point de la paix dans leur
tort et donner moyen a ses serviteurs de se declarer pour
lui; sur quoy je pris sujet de lui dire que s’il envoyait les trois
articles d’Uxbridge ce serait un coup sur pour sa conservation,
qu’il y avait tout sujet de croire qu’il verrait dans Londres
une etrange revolution,—ce que je lui dis pour lui insinuer ce
que le Comte de Hollande et le Chev. Moray avaient arrete
quand j’etais parti de Londres,—ne voulant pas lui dire ceci
d’abord, comme une chose qu’il devait faire, de peur de lui
donner sujet de se plaindre que les Ecossais ne tenaient point
les choses qu’ils avaient promises, et qu’ils le voulaient obliger

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