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2 MONTEREUL TO MAZARIN [AUG.
qu’il ne faisait rien centre sa conscience au premier, ni centre
son honneur au second, puisqu’il savait que 1’abolition des
eveques ne pouvait prejudicier a son salut, et que la con-
fiance qu’il temoignerait a ses sujets lui etait toujours
honorable; mais qu’il croyait que de ces deux choses de-
pendait sa conservation,—qu’on pouvait toutefois aviser aux
suretes, qu’il faudrait prendre pour son retour, a quoi les
otages pourraient servir, mais plus que tout I’entremise de
la France,—que la presence du dit roi en son parlement
donnerait courage a ses amis, et afFaiblirait ceux qui ne le
sont pas,—que e’etaient des remedes facheux, a la verite, mais
qui se sont trouves utiles a quelques uns des rois ses pre-
decesseurs. Ce sont, Mgr, les principales choses que nous a
dites le Cte de Hollande, apres quoi je 1’ai assure que V. E.
le regardoit comme la personne qui pouvoit contribuer davan-
tage au bien et au repos d’Angleterre,—que j’avois ordre de
luy dire qu’on defereroit beaucoup a ses bons avis,—que ce luy
seroit une chose bien glorieuse que d’avoir contribue a un
si grand ouvrage, et qui, apres le retablissement des choses le
rendroit le premier homme de ces deux Royaumes en dignite
et en reputation comme il 1’etoit en vertu,—il m’a temoigne
qu’il desiroit fort me revoir, ce que je feray au premier jour.
Le Sieur de S* Galle, dont j’ay parle a Vostre Eminence
par ma precedente, m’a dit que la commodite de la mer;
le grand trafic du Levant, et les guerres d’Allemagne avoient
conduit plus les manuscrits en toutes les langues orientales
dans 1’Angleterre, que dans aucun autre Royaume,—qu’il y en
avoit particulierement de grecs, fort anciens et fort rares, et
qu’il se faisoit fort d’avoir a bon prix quantite de pieces
separees, mais qu’il pouvoit (pourvu que V. Emce y voulut
entendre) luy faire avoir une des belles bibliotheques du
Septentrion, sans qu’elle debour^ast pour cela aucune chose,—
qu’il etoit seulement necessaire de promettre sa protection
a celuy qui en estoit le maistre, qui est 1’Archevesque Lar-
mocar et qu’elle luy fit donner de mediocres commodites pour
subsister en France. M. Levesque d’Angoulesme s^ait le
detail de cette affaire, cependant, Mongr, je ne vois pas ce
que soit une chose si prompte puisque la bibliotheque est
a Chester, et que celuy a qui elle appartient est dans Oxford.

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