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(24)
X MEMOIRE ADRESSE A L'ACADEMIE
priait, lorsque ni les données de l'iiistoire, ni les consi-
dérations lirécs de la nature et delà combinaison, ne nous
en fournissent les moyens ?
Lorsque les deux peuples ont eu de fréquentes com-
munications, et à plus forte raison lorsque l'un a dominé
sur l'autre, il faut nécessairement que le peuple dominé,
lors même qu'il conserve sa langue, ait emprunté même
des mots qui expriment des idées communes. Il est vrai
que la plupart du temps il empruntera le mot et son affixe
en tout ou en partie; mais il lui arrivera quelquefois de
conserver la racine, et de substituer a la terminaison
étrangère une terminaison nationale.
Mais, quoiqu'on sache, en général, que cela doit arri-
ver, quel moyen y a-t-il de distinguer ces mots et de re-
connaître l'emprunt? Je n'en connais pas, hors les procédés
que j'ai déjà indiqués.
J'ai remarqué que ces mots doivent être relativement
en petit nombre, parce que , le besoin ne s'en faisant pas
sentir, ces emprunts doivent être rares; et ce que j'a-
vance n'est que l'application particulière d'un principe
général et fondamental qui sert de base «i la linguistique.
Il faut donc ranger des mots pareils dans la classe des
mots essentiellement communs à ces langues, comme
langues sœurs , et cela parce que la prohabiliic l'exige.
Il faut que je m'arrête ici un instant pour appuyer ce
principe, qui est de la dernière importance dans les com-
paraisons que nous aurons à faire. Il faut que je prouve
par d'autres considérations que, lorsqu'une nation quel-
conque emprunte un mot, elle tend à l'emprimter avec
des caractères qui le font reconnaître.

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