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VI MÉMOIRE ADRESSÉ A L'ACADÉMIE
Quand rAcadémie demande quon recherche la nature
et l'importance des emprunts que ces idiomes ont faits , soit au
latin, soit à d'autres lamjues, elle veut qu'on les compare
à ces langues, c'est-i\-dire que l'on détermine, s'il est pos-
sible, ce qu'ils ont essentiellement de commun avec elles,
comme langues sœurs, si elles le sont, et ce qu'ils leur
ont emprunté; car comment reconnaître les emprunts,
si l'on ne connaît pas les besoins?
En traitant de la grammaire , j'ai traité les points fon-
damentaux et caractéristiques. Je n'ai pas supposé d'em-
prunts, lorsqu'il y avait des rapports avec le grec et le
latin , parce que ces points sont de l'essence de la langue,
et que d'ailleurs ils ont été de même dans les temps des
plus anciens monuments de ces langues-, et il en est qui
en conservent de très-anciens, au moins relativement à
l'époque actuelle, car les Gallois ont une grammaire du
ix" siècle et qui ne se ressent en rien de l'esprit des gram-
mairiens latins.
Quant à la partie lexicographique , la question est au-
trement difticile. L'Académie a imposé une rude tâche,
quoiqu'elle soit aisée en apparence; et elle l'est en effet
sous plusieurs rapports; mais il en est d'autres où l'in-
vestigation est, ;\ ce qu'il me semble, nouvelle.
Il est de toute évidence, et d'après les principes éta-
blis, que lorsqu'une nation a une certaine idée, ou une
certaine chose qu'elle n'a pas inventée , et qu'elle en a le
mot, qui se trouve aussi chez le peuple qui a eu primi-
tivement cette idée ou cette chose, elle lui a enq)iuntc
ce mot. Or, toutes les fois ([u'on peut remonter à l'origine,
on recoimaît l'enq)runt.

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