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301 LES VOYAGES DE CYRUS.
I'efet d un dejfein, d'un art, cr d'une fagefie fupreme.i
Be-Id je conclus que I a force infinie que nous reconnoif*
fez. dans la nature efi une intelligence fouveraine.
fe me rappelle, dit Cyrus, que Zoroafire me de-
voild autrefois toutes ces verites. Une •vue fuperficielle*
de ces prodiges peut laijfer I'efprit dans l'incertitude ,
mads lorsquon defend dans le detail, lorsquon entre 1|
dans le fantluaire de la Nature, lorsquon etudie d fond 0
fes fecrets, on ne peut plus hefiter. Je ne vois pas com-1«-
ment jinaximandre a pit reffier d la force de ces it
preuves. I -
Zpres lui avoir expofe, reprit le fage Samien, let 1
raifons qui me faifoient croire, je le priai de me dire
celles qui le portoient d douter.
Un Eire infiniment fage V puijfant, repondit - il, |
doit avoir toutes fortes de perfections; Sa bonte zz fa i
jujlice doivent egaler fa fagejfe er fa puijfance: Cepen- *
dant I’univers eft rempli dedefautsezde vices; Je vois r
par-tout des itres malheureux zz mechans: Or je ne |
ffaurois concevoir comment les foujfrances & les crimes t
peuvent commencer ou fubfifter fous lEmpire d'un Eire $
fouverainement bon, fage ez puiffant; L'idee d'une cau- | ifi
fe infiniment parfaite me paroit incompatible avec des t
effets fi contraires d fa nature bienfaifante. Voild la »
raifon de mes doutes.
Quoi! replkjuai-je, nierez.-vous ce que vous voyez
clairement, parceque vous ne voyez pas plus loin. La f
plus petite lumiere nous porte d croire, mais la plus V
grande obfcurite n'eft pas une raifon de nier. Dans ce
crepufcule de la vie humaint, Jes lumieres de I’efprit ; y
font trop foibles, pour nous montrer les premieres veri- ! ’■
tes dans une clarte parfaite: On ne fait que les entre- t
voir de loin par m rayon echappe qui fuftit pour naif jt