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i94 LES VOYAGES DE CYRUS.'
doce, pour tjohs conduire a I'impiete, fans pretexts dtt
detrutrt la fuperfiition.
Un murmurt confus s’elcve aufft tot dans VaJJ'emblee i
Les fentimens fe part agent; la plupart des Pritres mi
traitent d’impie, cr d'ennemi de la Religion. Voyam
alors la profonde dijfimulation d‘ Anaximandre, e/ fl
zele aveugle d’un peuple feduit par des fophiftnes, il mi
fut impoffible de me contenir, c? je dis en elevant L
Roy, Pontifes, Samiens, ecoutez - mot pour la dery
niere fois. Je n’ai pas voulu devoiler les myfieres
x fyfteme d'Anaximandre, ni chercher darA
monfirueux fyfttrn
une ajfomblee publique d rendre fa perfonne odieufe fj,
comme il a tdche de noircir la mienne. Jufqu'ici fat:
refpette fa vieillejfe, mats d prefent que je vois I'abyrM'
dans lequel il veut vous precipiter, je ne fpaurois pirn'.',
me taire, fans trahir les Dieux Z? la Patrie.
Anaximandre vous paroit zele pour la Religion, wait -
dans le fond il ne cherche qua I'aneantir. Void le\
principes quit debite cr qu’il enfeigne fecretfoment *J['
ceux qui veulent I'entendre.
Tout n’ejl que matiere Cf mouvement. Dans le fei.'
fecond d'unc immenfe nature tout fe produit par urn,,
revolution eternelle de formes; La dejlruifion des unen.
fait la naijfance des autres t Le different arrangement
ties atomes fait feul la differente forte d'efprits; mak
tout fe dijjipe, cv fe replonge dans le mime abytne apr'd '
la mart. Selon Anaximandre, ce qui eft 'a prefent pierrmf-
hois , metail, pent fe diffoudre, ZV fe transformer non ,1
feulement en eatt, en air , en ftamme pure, mats mi!m \
en efprit raifonnable. Selon lut nos craintes frivoles om
treufe les enfers, ZV notre imagination effrayee eft Mjj :
fount des fteuves fameux, qui coulent dans le mir Tari}<
tare