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i86 LES VOYAGES DE CYRUS.
nfyfterieux des Rites /acres, tombent dans la fuperfli
tion , pendant que les efprits temeraires [e livrent a
I’impiete.
Voild la fource des dijferentes fectes qui inondent la
Crcce: Les unes meprifent ce que I'antiquite a de plus
pur; les autres nient la necejfite d'un culte; d’autres
attaquent la fagejfe eternelle, a caufe des maux & dei
crimes qui arrivent id has. Anaxirnandre esr Jon ecole
audacieufe ofent foutenir que la Nature, & Dieu font
la memechofe. Chacun fe forme un fjjlime d fatnode„
fans refpedter la dotlrine des anciens.
Cyrus ayant entendu nommer Anaximandre, dit d t
Pythagore: On ma raconte la caufe de vos difgraces,
' er de votre exil; J'ai un grand defir de /avoir le di-
tail de votre difputt avec le Pbilofopbe Milefien: ap-
prer.ez.-md comment vous avez. combattu fa dottrine:
ft’, ■- aural peut-itre befoin pour me garmtir de ces
tnaximes dangereufes. J‘ai deja vu d Ecbatane plu-
fieurs Mages qui parloient le memo langage qu’Anaxi-
m.indre: Les egaremens de I'efprit humairi font d-peu-
pres les memos dans tons les pays, comme dans tous let
temps.
Le detail de cette difpute, repond Pythagore, fera !
long, mats je riajfetterai point de I'abreger, de peur d’y
jetter de I’obfcurite.
En retournant d Samos, apres une longue ah fence, ;
je trouvai qu Anaximandre, deja fort avance en age j
avoit repandu par-tout fa doftrine impie: Les jeunes'
gens I'avoient adoptee; le gout de la nouveaute, I’envie
de flatter leurs pajfions, la vanite de fe croire plus ha* \
biles que les autres hommes, les avoient eblouis e? en-
traines dans tes errenrs.
Pour 1