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iSi LES VOYAGES DE CYRUS.
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attelolt fon char aile, er les conduifoit an - dejfus
cieux. Les Po'etes n’otn point connu ni celebre ce lie
fuprime; La les ames voyoient la verite, la jn/lue c
la fagejje dans leur fource ; La elles oonteniplotent pc
les yenx dn pur efprit, I'eJJence premiere, dent Jupitt
cr les autres Dieux ne font que des rayons: La elles /
nourn/Joient de cette vue, jufqu'd ce que nen pouvan
plus foutenir la fplendeur, elles redefeendoient dans lew,
fejour ordinaire.
Les Dieux frequentoient alors les jardins des Hefperi-
des, £7 prenoient plaifir d converfer avec les hommes;
J^es bergeres etoient aimies des Dieux, C? les D{ejfei
tic dedaignoient point lamour des bergers; Les graces
lei auompagnoiem Par tout, ces graces etoient len\
•vertus memes. Mats helas ! ce fiecle d'or ne dura pasn
long-temps.
Un jour les hommes ne fuivirent point le char de 3«-j| ■
p'&er, ils referent dans le champ d’Hecate, s’enyvrerentti
de ncClar, per dirent leur gout pour la verite pure ,
different lamour du plaifir, d’avec l'amour de I'ordre.
Les bergeres fe regardcrent dans les fontaines, de-
vinrent idolat res de leur propre beaute; chacttne nc fut
plus occupee que d'elle-rncme: Id Amour abandonna la
terre, e? avec l Amour toutes Us Divinites celeftes dif-
parurent: Les Dieux Silvains furent changes en Satyres,
les Napees en Bacchantes, V les Nayades en Syrenes;
Les vertus les graces fe feparerent, or le faux amour
de foi-mlme, pere de tous les vices, enfant a la velupti
fource doktous les niaux.
Toute la nature change de forme dans cette fphere in-
ferieure: Le foleil n’a plus la meme force ni la mime
douceur, fa lumiere s'obfcurcit; la terre s’enveloppe d'une
create epaijfe , opaque , v dijforme; les jardins des
Befperides font detruits, notre globe s ecroule; les aby-
mts souvrent, a- I’inondsnt; ;l /« divife par les men