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168 LES VOYAGES DE CYRUS.
L’etat primitif de I'hommc etott bien different de ce
qu’il eft aujourd'hui: au dehors toutes les parlies de
lunivers fooient dans une harmonic conffante, au de-* j
dans tout etoit foumis d I’ordre immuable de la raifon; j
chacun portoit [a loi dans [on cxur, or toutes les na¬
tions de la terre netoient qu une republique de [ages.
Lts hommes vivoient alors fans difcorde, fans am¬
bition , fans fafle, dans une [implicite parfaite; chacun f
avoit pourtant dts qualites, cr des inclinations diffe- . |
rentes, mats tout les gouts conduifoient d l'amour de la jl
vtrtu, crtous let talens confpiroient d la connoiffance du |
vrai; les beautes de la nature, cr les perfections de [on
auteur, faifoient les fpeblacles, les jeux, cr l'etude des |
premiers hommes.
L'imagination reglee ne prefentoit alors que des idees i!
juftes & pares; les paffions foumifes d la raifon, ne |
troubleient point le cxur, w l’amour du plaifir etoit'- ij
toujours conforms d iamour de I’ordre: le Dieu Oiins,:
U Deeffi Ifis, cr Uur fils Oms, venoient fouvent con- |
•verfer avec les hommes, C? leur apprenotent tout les
myfieres de la fageffs.
Cette vie terrejlre, quelque heureufe quelle fut, n'etoit
pourtant que l'enfance de notre etre, ou les ames fe pre-
paroient a un developpement fucceffif d'intelligence Z7 de
bonheur: Jlpres avoir vicu un certain temps fur la tent, i
les hommes cfangeotent de forme fans mourir , cr s'on- '
voloient dans Us ajlres\ Id, avec de nouveaux fens,, |
(jr de nouvelles lumieres, Us jouiffoient de nouveaux j
plaifirs , w de nouvelles connoiffantesde - Id Us s’ele- ''
voient dans un autre del, enfuite dans un troifieme j
C-r parcouroient ainft les efpaces immenfes par des met a- '\
morphofes fans fin.
XJn fiecle entier , cr felon quelques-uns, plufieurs fie-
(les s'etoient paffes de cette forte: il arrtva enfin un 1
trifle changement dans let efprits , dans les corps* •
Tyfhon i?’fes compagnons, avoient habite autrefois /#.