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148 LES VOYAGES DE CYRUS.
latrh entra dans I'F.gyptc-, la fculpture, la peinlure,
Cr la poefie , obfcurcncnt toutes les idees pares, C7 Us
transformtrent en images fer/Jibles; le vulgaire s'y ar-
rha , fans penetrer le fens cache des allegories.
Feu de temps apres cette tnvafton des Arabes, plu-
fieurs Egyptiens sjui nt pouvoient fupporter le joug etran¬
ger , cjuutercnt leur pays, C7 allerent etablir des colo¬
nies dans toute la terre: de-ld font venus tous les grands
hormncs fameux dans les autres nations; le Belus des
Jiab-ilonkns, le Cecrops des Atheniens, le Cadmus des
Beotiens; de-ia vient que tous les peuples de I’univers
dotvent leurs loix, lews fctences , C? leur Religion a
‘ Egypte. C'eft ai»p que les PrStrcs parloient d Cyrus.
Dans ce fecit vivoit le fecond Hermes appelle Tris-
inegifte; it fut le reflattrateur de I’ancienne Religion,.
;l recutillit les loix C les fciences du premier Mercure,
or les redigca en cjnarante-deux volumes, quon appel-
tflit Le Tr^for des remedes de Tame , parcetju’ils gue-
rijfent I’efpritde fon ignorance, fource de tous les maux.
Le trot feme age fut celui des conquctes & du luxe:
Its arts je perfedionnerent de pins en plus; les villes,
les edifices cr les pyramides fe multiplierent. Le pete
deSefofiris fit arnener d faCour tous les enfans qui na-
quirent le mane jour que fon fils, O' les fit clever avet
l: meme foin que ce jeune Prince. Lorsque le Roy mou-
rut, Sefoflris leva une armee formidable, o choifit pour
Officiers les jeunes gens qui avoient ete eleves avec lui;
il y en avoit pres de deux mille, capables d'infpirer d j
toute l'armee, le courage, les vertus tniiitaires, o I'at-
tachement pour le Prince , qu'ils rezardeient tout en-
femble comme leur mattre, O' comme leur frere. Se-
fofiris forma le dcjfein de conqtterir le monde entier; if
pinetra dans les Indes plus loin que Bacchus O' Hercule;
Les Scythes fe ftumirent d fon empire; la Thrace o'