Skip to main content

‹‹‹ prev (21)

(23) next ›››

(22)
viii MEMOIRE ADRESSE A L'ACADEMIE
on entend par langues sœurs, deux langues qui ont un
fonds commun et indépendantes l'une de l'autre, quels que
soient les emprunts qu'elles aient pu se faire d'ailleurs,
sans quoi il n'y aurait pas de degré de parenté.
Maintenant, comment distinguer les mots qui consti-
tuent ce fonds conmiun et indépendant, de ceux qui ré-
sultent des emprunts quelles ont pu se faire?
Y a-t-il des caractères, pris dans les langues mêmes,
qui puissent nous en fournir les moyens ?
Les mots étant essentiellement composés d'un son et
d'un sens, nous allons les considérer sous ce double rap-
port.
D'abord, les langues reçoivent un caractère distinctif
de la nature des sons élémentaires qui entrent dans la
formation du mot, et de l'ordre dans lequel ils sont com-
binés.
Il est si vrai que cette qualité et cette combinaison
servent à les distinguer indépendamment du sens, qu'une
personne qui a l'oreille exercée peut reconnaître une
langue étrangère, qu'elle aurait entendu parler, sans en
conqjrendre un mot. Elle juge la plupart du temps par
sentiment; mais on peut, quoique ce soit difficile, éta-
blir des principes par l'analyse.
Les mots eux-mêmes, c'est-à-dire considérés sous le
double rapport que nous avons indiqué , fournissent des
caractères plus sûrs et plus faciles. S'ils sont composés
et qu'un de leurs éléments n'appartienne qu'à une langue,
le mot commun doit être attribué à l'autre.
Il est possible que cet élément qui ne se trouve pas
dans une des langues y ait existé et soit perdu, il n'en

Images and transcriptions on this page, including medium image downloads, may be used under the Creative Commons Attribution 4.0 International Licence unless otherwise stated. Creative Commons Attribution 4.0 International Licence